- Actualité
- Cohésion sociale
- Habiter XL+
Publication “Le budget citoyen”
Dans sa publication de capitalisation « Le budget citoyen », paru le 26 juin 2023, Habitat & Rénovation partage ces expériences de mobilisation des habitants et de renfort de la cohésion sociale à l’échelle du quartier dans le cadre du projet Connecteurs (2017-2021) dans le quartier Athénée à Bruxelles.
Pour mener à bien sa mission de développement social local à Bruxelles, Habitat & Rénovation se mobilise autour de deux questions au cœur de son objet social :
- Comment pratiquer un développement social urbain véritablement inclusif ?
- Comment articuler les dynamiques participatives aux plans, projets des autorités locales tout autant qu’aux modalités de leurs administrations ?
Entre 2017 et 2021, dans le quartier « Athénée » de la commune d’Ixelles, un dispositif de rénovation urbaine permet à Habitat & Rénovation d’expérimenter concrètement des réponses structurantes à ces questions dans trois domaines du renforcement de la citoyenneté : en matière de réseautage, de mobilisation-engagement et de gouvernance. Il s’agit du projet « Connecteurs » qui intègre une enveloppe de 110.000 € pour le financement d’actions (ou micro-projets) d’intérêt citoyen montées et mises en œuvre par des collectifs d’habitants.
Une capitalisation a été menée entre fin mars 2020 et décembre 2020 en plein période de confinement. L’ouvrage, structuré en trois parties, essaye de donner à voir les principaux enseignements du projet « Connecteurs » qui a accompagné 22 collectifs d’habitants pour le financement et la réalisation de 19 actions citoyennes.
Une publication en 3 parties
La première partie de la publication présente le contexte du quartier dense et mixte « Athénée ». Elle s’attache ensuite à exposer la stratégie d’action-recherche fondée sur la valorisation des « atouts » des habitants et de leur quartier. En partenariat avec l’organisation BRAL, Habitat & Rénovation adopte pour cela les principes d’une approche de développement communautaire connue depuis les années 1980 aux Etats-Unis. Dans un troisième temps, cette partie de l’ouvrage expose les principes d’action du processus de réseautage et précise les phases du cycle de montage, de financement et de mise en œuvre des projets citoyens
La deuxième partie de la publication présente les principaux effets du projet « Connecteurs » dans les trois domaines de la citoyenneté (réseautage, mobilisation-engagement et gouvernance), mais également dans la dimension plus globale de la cohésion sociale dans le quartier. Est mise en évidence dans cette partie l’importance des actions de convivialité dans l’espace public (fêtes de rue) qui accompagnent souvent des actions d’aménagement plus durables et structurantes (confection et installation de bacs et jardinières, embellissement de pignons et autres assemblages maçonnés, …)
La troisième partie de la publication présente les principaux enseignements du projet :
Dans un premier temps, le projet « Connecteurs » et son Budget « citoyen » ont permis de confirmer que les petites actions citoyennes si elles génèrent des tas d’effets sur le vivre ensemble, n’amènent pas, dans un temps court, des impacts probants sur les identités et vocations du quartier et qu’elles ne favorisent que difficilement la rencontre d’enjeux structurants pour une « communauté » d’habitants au sens large. Toutefois, ces petites actions ont démontré tout un potentiel résidant dans le fait de lier les habitants à leur collectivité (commune) dans le sens que les collectifs et le réseautage permettent à la fois une meilleure structuration des demandes citoyennes autant que des retours plus objectifs sur la qualité de l’offre des services communaux.
Dans un second temps, le projet « Connecteurs » a fait émerger le caractère fondamental de la mission d’accompagnement dans le développement de dynamiques citoyennes viables. Il s’agit de l’importance de déployer une « fonction-tierce », neutre en termes de posture, mais engagée en termes de convictions ; une « fonction-tierce » qui consiste à réunir et organiser les différentes forces du développement social urbain autour de projets citoyens concrets ; une « fonction-tierce » de proximité, déployée sur mesure. Cette « fonction-tierce » est apparue comme l’expression à la fois d’une forme d’ingénierie de projet regroupant huit compétences (l’identification des ressources du quartier ; le soutien à la mobilisation ; la documentation et la communication ; l’administration, l’organisation et la logistique ; l’instruction et la concertation ; l’arbitrage ; l’appui-conseil aux initiatives citoyennes ; la comptabilité et la redevabilité) et d’une forme d’ingénierie sociale capable d’articuler et de médier diverses logiques entre elles (articulation entre logique gestionnaire et logique politique ; articulation entre logique populaire et logique institutionnelle ; articulation entre logique « résultat » – des réalisations visibles et pérennes – et logique « processus » – la création de liens entre les gens).
Cette « fonction-tierce » fonctionne comme un « dispositif cohérent d’accompagnement » et peut être considérée comme la principale valeur ajoutée, au-delà des financements des actions citoyennes. Cette « fonction-tierce » engendre évidemment un coût et, dans le cadre du projet « Connecteurs », ce coût est quatre fois supérieur à celui du Budget citoyen.
Il nous semble important d’entamer à travers cette capitalisation d’expériences une discussion sur l’intérêt et les limites d’une telle fonction et les possibilités de la voir, un jour, investie de manière cohérente et stratégique, limitant notamment les effets de concurrence entre acteurs du développement social urbain.