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Mesures gouvernementales faces à la hausse sans précédent du prix de l’énergie
Avec de nombreux relais dans les médias, la hausse des prix de l’énergie est au centre de toutes les préoccupations. Ce poste pèse lourd dans le budget familial et l’approche de l’hiver devient source d’angoisse pour de nombreuses personnes.
La hausse actuelle des prix
Dans une étude récente (Etude relative à la hausse des prix de l’électricité et du gaz en Belgique), la CREG confirme l’augmentation des prix pour une période plus ou moins longue. Les causes de cette hausse actuelle sont multiples : relance économique, hausse du prix du CO2, augmentation de la demande en Asie, niveau de stockage bas,… L’augmentation du prix du gaz impacte également le prix de l’électricité.
Les personnes ayant souscrit un contrat fixe avant le mois d’avril 2021 ne devraient pas subir ces augmentations annoncées. Par contre, pour un contrat variable, la CREG estime : « sur base des prix moyens du mois de septembre 2021, et tenant compte que ceux-ci restent inchangés au quatrième trimestre 2021 et au 1er trimestre 2022, que l’impact s’élèverait à 116 € sur la facture annuelle d’électricité (3.500 kWh/an) et à 598 € sur la facture annuelle de gaz naturel (pour une consommation de 23.260 kWh/an) ». Attention également aux contrats « dormants », c’est-à-dire, les contrats qui sont renouvelés, mais qui ne sont plus proposés dans les offres des fournisseurs. Ces contrats peuvent être devenus très chers.
Si la formule du contrat actuel n’est pas favorable ou si le contrat arrive à échéance, il faut envisager le changement. Les comparateurs officiels comme Brusim (comparateur des offres de fournisseurs) ou CREG scan (CREG Scan : comparez votre contrat au marché) permettent de comparer les prix. Néanmoins, dans le contexte actuel, un accompagnement personnalisé avec une analyse du contrat en cours et une explication quant aux risques encourus selon les types de contrats est préférable.
Vérifier les acomptes
Avec la hausse des prix annoncés, pour certains contrats, la facture annuelle risque d’être plus élevée, malgré une consommation d’énergie similaire. Augmenter préventivement ses acomptes permet de répartir le surcoût mais, au vu du budget du ménage, ce n’est pas toujours possible.
- Le fournisseur peut modifier le montant de l’acompteen transmettant un explicatif sur son mode de calcul ;
- Le consommateurpeut également demanderune révision de l’acompte. Si le fournisseur n’accède pas à la demande, il doit justifier sa décision.
Une augmentation des acomptes lorsque le client a signé un contrat fixe ne se justifie pas car les prix sont connus à l’avance. Il en est de même pour le tarif social car la hausse devrait être limitée. Nous conseillons donc aux clients, s’ils le souhaitent, de s’opposer à cette augmentation par l’envoi d’un mail ou via la zone prévue à cet effet dans l’espace client du site du fournisseur. En cas de désaccord, il est conseillé de porter plainte auprès du Médiateur fédéral de l’Energie (www.mediateurenergie.be).
Mesures sociales
Face à la hausse importante de prix de l’énergie, le Gouvernement fédéral s’est entendu pour prolonger certaines mesures et en adopter d’autres pour protéger les ménages les plus fragiles :
- Le tarif social élargi à l’ensemble des BIM (Bénéficiaires de l’Intervention Majorée) est prolongé jusqu’à fin mars 2022. Cela concerne, pour les “BIM”, un million de familles ;
- Pour les bénéficiaires du tarif social, dès le 4ème trimestre 2021, un chèque énergie de 80 euros sera déduit de leur facture ;
- Augmentation du Fonds gaz-électricité mis à disposition des CPAS.
Face aux abus de certains fournisseurs, des mesures supplémentaires de protection des consommateurs ont aussi été prises :
- Interdire l’augmentation des acomptes sans l’accord du consommateur ;
- Interdire la facturation de la redevance sur base annuelle pour les contrats à prix variables, elle sera donc calculée au prorata de la durée réelle du contrat ;
- Contraindre le fournisseur à proposer le contrat le moins cher lorsque le client n’a plus droit au tarif social.
Campagne sur les économies d’énergie
« L’énergie la moins chère est celle que l’on ne consomme pas ». Cette affirmation n’est pas entièrement fausse, mais ce message appelle la nuance et la prudence. En effet, le dernier baromètre de la précarité énergétique (Baromètres de la précarité énergétique et hydrique (2009-2019), réalisé avant la crise COVID et l’augmentation actuelle des prix, met déjà en évidence que 10,5% des Bruxellois sont en situation de précarité énergétique cachée du fait de leur vulnérabilité économique. En d’autres termes, ils « sous-consomment » et renoncent à satisfaire des besoins aussi élémentaires que se chauffer, s’éclairer, … par crainte de recevoir une facture trop élevée qu’ils ne pourraient honorer. En outre, les ménages en situation de précarité n’ont pas de prise sur le bâti qu’ils occupent et logent souvent dans des passoires énergétiques. Renoncer à chauffer son logement impacte l’état de celui-ci et la santé de ses occupants (humidité, moisissures, etc.).
Conseils et accompagnement :
- Conseil Energie d’Habitat & Rénovation : 02/647 71 10 – energie@habitatetrenovation.be– Permanences les mardis et jeudis, de 9h30 à 13h et de 14h à 17h – Rue du Trône 101 à Ixelles ;
- Infor GazElec : 02 209 21 90 – info@gazelec.info;
- Via l’outil Brusim du régulateur Brugel : « Comparateur des offres de fournisseurs ».